Merci à Monaco-Matin pour cette première page sur la visite de SAS le Prince Albert II de Monaco à notre home base de SolarStratos en Suisse, merci à APG world connect pour leur invitation à présenter ma vision d’une aviation décarboné à leurs membres.
Article de Monaco-Matin
Tutoyer les étoiles grâce au soleil. C’est le rêve du pilote et conférencier suisse, Raphaël Domjan. Présent à Monaco dans le cadre de la 14e édition du World Connect by APG (*), il a présenté son dernier projet: SolarStratos.
Cette aventure du groupe SolarXplorers SA poursuit le but d’approcher la stratosphère grâce à l’énergie solaire. Un challenge qui, au-delà de la performance, ambitionne de promouvoir les énergies renouvelables en démontrant que des projets, qui pouvaient sembler inconcevables il y a peu, sont désormais possibles grâce aux innovations technologiques.
C’est en suivant ce leitmotiv que l’éco-explorateur a déjà réalisé plusieurs « grandes premières » ces dernières années. Comme son tour du monde en bateau à l’énergie solaire, Planetsolar. Un périple de 60.000km au départ et à l’arrivée de Monaco réalisé entre 2010 et 2012 à bord d’un navire pourvu de 500m² de panneaux solaires.
Albert II, grand soutien de SolarStratos
Plus récemment, il a aussi embarqué le prince Albert II à bord d’un Pipistrel Velis non émetteur de CO2. C’était en 2021 lors d’une boucle aérienne de 30km entre Nice et Monaco. Le souverain devenait ainsi le premier chef d’État au monde à réaliser un vol 100% électrique. Il s’est par ailleurs rendu sur la home base de Payerne (Suisse) en septembre dernier où il a testé le simulateur de vol de SolarStratos, avant d’effectuer un nouveau vol électrique au-dessus du lac de Neuchâtel.
Avec SolarStratos, Raphaël Domjan pousse les frontières de ses rêves encore un peu plus loin. « Après notre tour du monde en 2012, je me suis demandé ce que nous pouvions faire d’encore plus ambitieux, rembobine le pilote. J’ai eu cette idée folle: pourquoi ne pas tenter d’atteindre la stratosphère, aux confins de l’espace, pour admirer les courbes de notre planète propulsés uniquement par le soleil. » Car il l’assure: grâce aux technologies actuelles, qui n’en sont encore qu’à leurs balbutiements, il est possible de réaliser des prouesses qui dépassent le potentiel des énergies fossiles.
Face aux bouleversements climatiques, l’heure est au changement. « Nous pouvons voler sans brûler de carburant. Et si nous pouvons décarboner l’aviation, tout est possible », projette le pilote suisse.
Être pionnier
Pour l’heure, l’objectif est encore loin et des étapes restent à franchir. « Évidemment, cette aventure est un immense challenge. Nous ne savons toujours pas si nous serons capables d’atteindre la stratosphère. L’année prochaine, nous pensons pouvoir atteindre les 40.000 pieds. Ce sera alors le vol le plus haut jamais effectué par un avion électrique et solaire avec un homme à bord », se réjouit Raphaël Domjan, heureux « de tracer le chemin » pour les générations futures. « Pour leur montrer que le monde de demain peut être meilleur que celui d’aujourd’hui, sans pour autant couper nos ailes. Parce qu’il sera encore possible de voler, de conduire une voiture, de faire tout un tas de choses, sans avoir à brûler du carburant. »
(*) World Connect by APG est une conférence annuelle sur la distribution des compagnies aériennes qui se tenait du 1er au 3 novembre dernier à l’hôtel Fairmont.
Un avion stratosphérique
Envergure de l’avion
Il mesure 24,8 m de large et 7,9 m de long. Le champ solaire, de 22 m² environ, est situé sur les ailes.
Propulsion
SolarStratos est propulsé grâce à un double moteur électrique de 2×19 kW tournant à un maximum de 2’200 tours par minute. L’hélice comporte 3 pales et a un diamètre de 1,75 m. Pour le vol record, une nouvelle hélice sera installée, optimisée pour la montée à haute altitude.
Le vol
La mission durera environ six heures (3 heures de montée pour s’approcher de l’espace, 15 minutes la tête dans les étoiles, puis 3 heures pour redescendre sur terre). L’avion et son pilote seront soumis à des températures extrêmes, de l’ordre de -70°C.
Le pilote
Lors du vol, le pilote sera équipé d’une combinaison spatiale spécialement développée pour le protéger de la très faible pression de la stratosphère. Elle lui fournira également l’oxygène nécessaire pour respirer en altitude.